Par Collectif | 20 December 2018
Depuis plus d’un mois la question de la réforme radicale du pouvoir et des institutions françaises a été remise sur le devant de la scène. Le mouvement des Gilets Jaunes ne s’y est pas trompé : derrière la question de la réforme fiscale, se pose la question du pouvoir des personnes sur leur vie et leur avenir. Pas de taxation sans pouvoir de décision !
Grace aux Gilets Jaunes, la France n’a jamais été aussi prête d’adopter le référendum d’initiative populaire que nous revendiquons. La pression est forte, et nous ferons notre possible pour y contribuer.
Cependant, le chemin est semé d’embûches, car notre système de sélection des élites produit des dirigeants qui, peu informés de ce qu’il se passe dans le monde, se méfient de leurs propres électeurs.
Ainsi, avant même que le débat sur la démocratie directe n’ait eu lieu, experts auto proclamés et représentants de partis politiques nous disent qu’il faut la restreindre : le RIC oui, mais à un niveau local, sur des sujets mineurs, sous prétexte que les personnes ne votent pas « correctement », etc.
Seule une pression continue leur fera concéder plus. Car n’oublions pas que le fonctionnement du RIC est comme une horloge : s’il manque un rouage, il est grippé. Et pour empêcher qu’il ne marche, les recettes sont simples : soit mettre un seuil de signatures trop élevé, soit introduire un quorum sur le résultat, soit réduire les domaines sur lesquels il peut porter, soit, encore, réintroduire dans la procédure le rôle des représentants qui doivent soutenir la proposition populaire. Dans ce dernier cas, ils peuvent être réintroduits pour valider les signatures, ou pour décider si le référendum doit être lancé, ou pour décider si le résultat du référendum doit être contraignant ou encore en leur conférant le droit de négocier avec les signataires. Céder sur l’une de ces options signifierait enterrer le RIC, en en faisant un autre mécanisme de démocratie participative dont le rôle se limite à légitimer le pouvoir des gouvernants.
En prévision des propositions que le gouvernement fera, nous soutenons les Gilets Jaunes à continuer leur pression sans rien concéder. Soit un RIC similaire à ce qui existe en Suisse, soit rien. Pour poursuivre la démocratisation de notre pays, nous demandons plus : que nos élus soient plus proches des citoyens, en donnant aux territoires les moyens financiers et les compétences pour s’auto-administrer.
Ne nous laissons pas voler notre avenir et celui de nos enfants, exigeons une réforme radicale du pouvoir par :
l´adoption du RIC à tous les niveaux de gouvernement et sur tous les sujets
la fin du centralisme parisien par l´adoption du confédéralisme. Le pouvoir doit être aux territoires français qui peuvent ensuite déléguer à l’état confédéral certaines compétences de leur choix.
Ni RIC au rabais, ni démocratie participative, exigeons la démocratie directe en Dauphiné, comme dans toutes les autres régions de France.