Que proposons-nous ?

Charte

Le mouvement pour un Dauphiné démocratique vise à rendre aux citoyennes et aux citoyens dauphinois·e·s le contrôle de leur vie, en les rapprochant du pouvoir et en les dotant d’outils pour le contrôler. Pour cela, le Dauphiné démocratique souhaite promouvoir et instaurer le confédéralisme et la démocratie directe du niveau municipal au national.

Les engagements fondamentaux du mouvement sont au nombre de six :

1. Mettre en place la démocratie directe à tous les niveaux de gouvernement, par l’usage du référendum contraignant d’initiative populaire.

2. Mettre en place le confédéralisme, fondé sur l’idée que seules les régions sont souveraines et peuvent déléguer à l’état confédéral certaines compétences de leur choix. La confédération recevra ses fonds par les régions, selon des principes redistributifs de coopération et de solidarité.

3. Promouvoir une citoyenneté et une identité politique. Ainsi sera dauphinoise et dauphinois quiconque souhaite s’impliquer durablement dans la vie et le développement du Dauphiné, ainsi que se soumettre à sa législation.

4. Promouvoir l’économie et la culture locale, par le soutien aux circuits courts, à l’agriculture, à l’artisanat, aux entreprises et aux coopératives dans le Dauphiné.

5. Promouvoir la liberté, l’égalité et la solidarité entre les citoyennes et les citoyens et entre les régions.

6. Promouvoir la paix et l’autodétermination des peuples.


Manifeste

Nous voulons une société plus juste, et nous pensons qu’il est techniquement possible de mettre en place des systèmes politiques plus justes que d’autres. Nous constatons également que certains pays ont déjà mis en place des organisations de ce type. Nous voulons donc impulser cela en France, dans un cadre festif, joyeux et convivial. Le système politique dans lequel nous vivons ne semble plus convenir à grand monde. Les impôts augmentent sans que la justice sociale ne s’améliore. Les inégalités se creusent alors que la liberté, individuelle et collective, diminue. Les initiatives collectives sont étouffées, les entrepreneurs et travailleurs sont malmenés et l’accès de chacune et de chacun aux services de base se dégradent. Le « modèle » social français produit de plus en plus d’exclu·e·s : jeunes, personnes âgées, personnes sans emploi, habitant·e·s des quartiers relégués. La capacité des personnes à contrôler leur vie se réduit. Les crises et les contraintes internationales que pointent médias et élites ne sont pas seules en cause : c’est tout un système politique qui est à revoir. Nous savons que plus les institutions sont démocratiques, plus elles apportent justice et bien être. Pour cette raison, en Suisse, l’économie est plus libre et l’égalité plus forte qu’au Maroc par exemple. La France, elle, se situe entre les deux sur ces aspects. Son système politique est une oligarchie : une forme de gouvernement composée de partis avec très peu de militants, qui mobilisent une minorité d’électeurs et qui fait de son mieux pour verrouiller le système politique. Seule une petite élite économique a accès à cette oligarchie. La grande majorité des gens n’a aucune prise sur les règles du système et se retrouve, passive, à payer des impôts, se battre contre la bureaucratie et à lutter individuellement pour son avenir. Cet éloignement du pouvoir politique et économique nous fait perdre conscience de nos droits les plus fondamentaux. Toute contestation exige une telle dépense d’énergie pour de si médiocres résultats qu’il est devenu raisonnable d’être fataliste.

Dans une véritable démocratie, les gens sont logiquement proches du pouvoir et peuvent le contrôler facilement. Exiger d’un·e maire qu’il ou elle rende des comptes est évident alors que l’entendre répondre : « ce n’est pas ma faute, c’est l’Europe, le Gouvernement, la Région, le Département, la Métro (Grenoble-Alpes Métropole, regroupant 49 communes dont Grenoble) qui décident » n’est pas acceptable. Dans une véritable démocratie, un·e préfet·e, non élu·e, n’a pas le pouvoir de s’opposer à ce que les citoyennes et les citoyens dirigent par référendum, comme cela est arrivé à Grenoble en 2018. Dans une véritable démocratie, on empêche les représentantes et les représentants d’agir contre la volonté d’une majorité et on les contraints de faire ce qui ne correspond pas nécessairement à leurs intérêts individuels. Devant un hôpital ou une école qui fonctionne mal ou est menacée de fermeture, nous devons pouvoir agir de façon résolue. Nous devons pouvoir nous opposer à des impôts qui, pour financer des infrastructures inutiles, étouffent des initiatives individuelles ou collectives. Vivre en démocratie c’est refuser de croire aux vertus d’un dictateur bienveillant et extralucide et se faire entendre dire que le peuple français n’est pas assez éduqué ou vertueux pour s’auto-administrer. Si les institutions sont inclusives, les représentant·e·s sont obligé·e·s de rendre des comptes et les citoyen.ne.s peuvent changer les règles.

Un pays qui marche, plutôt qu’un pays en marche.

Ce constat nous amène à défendre deux principes. Nous appelons le premier « confédéralisme » : ce n’est pas à l’État national de transférer des ressources et des compétences aux régions, mais ce sont les régions qui peuvent transférer à l’État central des compétences et des ressources dans la mesure où elles le souhaitent. Autrement dit c’est l’État français qui doit être légitime aux yeux des régions qui le composent, et non l’inverse. Et chaque région, elle, doit être légitime aux yeux de ses habitantes et de ses habitants. Le pouvoir doit être transféré du bas vers le haut de façon conditionnelle. Il doit pouvoir être retiré à tout moment en cas d’abus et de dysfonctionnement. Impôts, dépenses, lois et réglementations de tous ordres doivent être décidés au niveau local et peuvent, si les habitantes et les habitants le jugent souhaitable, être déléguées au niveau national. Ce système rapproche le pouvoir des citoyennes et des citoyens et favorise l’émulation et les bonnes pratiques entre régions.

Certains soutiennent que donner la souveraineté aux régions ne favorise pas leur coopération et leur solidarité. C’est tout simplement faux ! Au sein de l’assemblée des régions – que le Sénat a vocation à être, avec beaucoup plus de pouvoirs qu’il n’en a actuellement – les enjeux de coopération et de solidarité sont précisément à l’œuvre et transparents aux yeux de tous. Ce lieu de débat et de décision permet d’empêcher qu’une région ne suive des politiques qui nuisent aux autres, sans offrir une compensation. Il permet également aux régions qui ont des difficultés de bénéficier du soutien des autres. Avec notre État centralisé, cela n’est pas possible. De façon peu transparente, Paris reçoit l’ensemble des impôts et les distribue à sa guise. Avec justice pensez-vous ? Bien sûr non. La justice ne s’obtient que lorsque chacun à accès aux décisions et peut les contester.

Rapprocher géographiquement le pouvoir n’est pas suffisant : nous constatons, chaque jour, qu’une dictature peut s’exercer efficacement de façon rapprochée. Pour cette raison, nous défendons un second principe : il faut mettre à la seule disposition des citoyennes et des citoyens un outil qui puisse annuler des décisions et en créer d’autres. Ce moyen s’appelle la démocratie directe, dont sa forme la plus connue est le référendum d’initiative populaire. Une pétition peut proposer ou annuler une loi, un référendum peut valider ou invalider la proposition. A aucun moment les représentants ne peuvent contrôler ce processus. Ce dispositif permet non seulement de limiter le pouvoir des élus, mais également créer une pression rappelant aux élu·e·s que les seul·e·s à disposer d’un pouvoir inconditionnel sont les habitant·e·s.

Confédéralisme et démocratie directe sont les deux piliers de nos revendications. Ils contribuent à faire de la France un pays plus transparent, plus démocratique, plus juste et plus à même de satisfaire les besoins de ses habitantes et ses habitants. Ils réduisent le pouvoir de ceux qui dirigent, mais le concentrent aux mains de ceux qui font vivre le pays. Pour cette raison, ces deux revendications seront rejetées par les premiers, et peuvent seules être obtenus avec le soutien des seconds.

Le mouvement pour le Dauphiné démocratique.

Le centralisme français enivre de pouvoir le vainqueur des élections nationales qui, dès qu’il l’obtient, ne voudra plus s’en voir privé. Conscients de ce risque, notre mouvement se situe sur une échelle régionale et se limite à la défense de ses deux principes : confédéralisme et démocratie. Charge aux habitant·e·s de s’organiser ensuite pour défendre leurs intérêts, projets et rêves. C’est en intégrant une fédération des partis régionalistes – la fédération Régions et Peuples Solidaires – que nous envisageons de prendre le pouvoir au niveau national. Ainsi, on rappellera toujours à notre candidat·e que nous sommes là pour diluer le pouvoir, le donner aux régions et le rapprocher des citoyens. Nous savons que régions et habitant·e·s sont capables de s’auto-gouverner de façon autonome et légitime tout en étant inclusives et solidaires parce que de telles organisations existent déjà dans le monde de manière pérenne.

Identifier une région est aujourd’hui difficile : les découpages administratifs ont été conçus pour briser les structures de solidarités et d’échanges. Parfois, les découpages linguistiques et culturels peuvent aider à construire une région unie et dynamique. En ce qui nous concerne, citoyennes et citoyens du Dauphiné, nous n’avons ni langue commune sur l’ensemble du territoire, ni ethnie à revendiquer. Simplement une longue histoire de lutte contre le pouvoir central et pour la démocratie. Une aversion pour l’autorité préfectorale et les soldats du roi. Une société civile active et capable de s’autogouverner équitablement.

Par conséquent, dans notre région, nous souhaitons que la source de souveraineté repose sur les communes. Elles peuvent s’organiser selon leurs lois et lever leurs impôts. Elles peuvent également déléguer certaines de ces compétences à la région Dauphiné, mais aussi lui retirer. La région elle-même ne sera donc pas centralisée et administrera les compétences que ses communes accepteront qu’elle gère non pas avec l’arrogance d’un pouvoir supérieur, mais avec le souci de mériter la confiance qui lui a été accordée.